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Musée égyptien de Turin : guide complet pour une immersion inoubliable

Il est l’un des musées les plus dingues au monde. Mais aussi l’un des moins attendus. Le Musée Égyptien de Turin est un Ovni culturel, dont l’histoire est aussi fascinante que les trésors qu’il renferme. Et il me tardait de t’en parler. [Vidéo ]

10 min
Grand Tour d’Europe
20 November 2025 à 14h08

En 2024, le Musée Égyptien de Turin fêtera ses 200 ans. 200 ans à faire vivre l’héritage de la civilisation égyptienne. 200 ans à façonner l’histoire de l’égyptologie. 200 ans à émerveiller des millions de visiteurs émerveillés. Grâce à son incroyable collection (la plus vaste au monde hors du Caire), le Museo Egizio est un portail direct vers l’âme de l’Égypte antique. Mieux : il est l’un des seuls musées au monde dont la visite vaut celle d’une ville entière. Mais il est vrai qu’avant de s’y rendre, il y a un paquet de questions à se poser : → Que voir absolument ? → Comment s’y rendre ? → Comment éviter la foule ? → Pourquoi un musée égyptien à Turin ? → Combien de temps prévoir pour la visite ? → Quelles sont les astuces à connaître absolument ? Alors je t’ai préparé un article ultra-complet sur le sujet. Avec tout ce qu’il faut savoir pour t’offrir une visite aussi inoubliable que passionnante. Prépare-toi à en prendre plein les mirettes Lien dans le 1er commentaire.

Le Musée Égyptien de Turin : Une immersion inoubliable au cœur de l'antiquité égyptienne

Mon cher ami voyageur, laisse-moi te dire sans détour : pénétrer dans le Musée Égyptien de Turin n'est pas un acte anodin. Certes, beaucoup considèrent la visite d'un musée comme un simple loisir, mais ici, c'est tout sauf ordinaire. Il est vrai que ce lieu s'adresse en particulier à ceux d'entre nous qui savent savourer le temps et perçoivent le frisson du passé dans chaque vestige – une qualité que seuls les seniors expérimentés comprennent vraiment.

Tu te demandes pourquoi Turin ? La réponse ne tient ni au hasard ni à une mode passagère. En 1824, l'audace italienne prend corps sous Charles-Félix de Savoie : il décide d'acquérir la collection monumentale rassemblée par Bernardino Drovetti, consul français pendant la campagne d'Égypte (et personnage controversé, soit dit entre nous !). Ce Drovetti, passionné et parfois peu scrupuleux, amassa plus de 5 000 pièces pharaoniques – statues, papyrus, sarcophages – donnant ainsi naissance au tout premier musée entièrement dédié à l'Egypte antique hors du Nil.

L'Italie nourrit alors une fascination précoce pour les mystères égyptiens et la collection Drovetti va servir de matrice à toutes les grandes découvertes européennes ultérieures. Le 200ème anniversaire du musée en 2024 témoigne de cette incroyable longévité. Loin d’une simple accumulation d’objets, la vision italienne célèbre aussi bien l’art que la science des anciens Egyptiens.

"Un musée n'est pas qu'une collection d'objets, c'est une machine à voyager dans le temps, et celui de Turin est un portail direct vers l'âme de l'Égypte antique, bien plus vivant que n'importe quel manuel d'histoire." — Victor Marleau

200 ans d'histoire : de Bernardino Drovetti à l'excellence moderne

Le Museo Egizio n’est pas resté figé dans son XIXe siècle glorieux. Depuis sa fondation en 1824, il a traversé guerres, révolutions et rénovations spectaculaires. C’est sous la direction du brillant Ernesto Schiaparelli (1894-1928) que le musée franchit une étape décisive : ce dernier préfère fouiller directement le sol égyptien plutôt que d’acheter des pièces sur le marché noir européen. Ses missions archéologiques vont enrichir les collections avec des trouvailles inouïes venues notamment de Deir el-Médineh.

Aujourd’hui pilotée par la "Fondazione museo delle antichità egizie di Torino", l’institution conjugue recherche scientifique innovante et médiation culturelle ambitieuse. On ne trouve pas ici une simple vitrine poussiéreuse mais un laboratoire vivant où dialoguent archéologues, chimistes et passionnés du monde entier !

Si tu cherches un lieu où l’histoire s’incarne véritablement — si tu veux ressentir cet étrange vertige devant des objets ayant traversé quatre millénaires — alors mets ton chapeau (ou ton béret !) et prépare-toi à découvrir un univers dont même les guides ne saisissent pas toute la profondeur...

Les trésors incontournables du Museo Egizio : ce que tu ne dois absolument pas manquer

Maintenant que tu as saisi l'histoire, mon cher ami, prépare-toi à l'immersion ! Ici, on ne parle pas d'une promenade académique aseptisée. Ce qui t'attend dans les salles du Musée Égyptien de Turin, ce sont des rencontres directes avec l'au-delà, la royauté et le quotidien des anciens Égyptiens – sans filtre ni folklore bon marché. Certes, il y a beaucoup à voir, mais laisse-moi te guider vers l'essentiel : là où le souffle du passé vient réellement te chatouiller la nuque.

Des sarcophages royaux aux momies fascinantes : rencontre avec l'au-delà

Ah, les sarcophages... Pas de coffre vide ici ! Le musée te donne accès à des cercueils peints aux couleurs intactes et surtout à la tombe intacte de Khâ et Merit, deux figures majeures de Deir el-Médineh. C'est un rare cas où tout – mobilier funéraire, vêtements, outils personnels – a traversé 3 400 ans sans pillage ni reconstitution moderne biaisée. Observer ces momies n'est jamais anodin : elles témoignent d’un rapport à la mort infiniment plus sophistiqué qu’on ose l’admettre aujourd'hui.

Leur ensevelissement illustre une obsession constante pour la préservation du corps (et donc de l'âme), traduite par une multitude de détails inédits : croix ankh miniatures, amulettes cachées dans les bandelettes, parfums encore perceptibles selon certaines analyses chimiques récentes !

Détail du sarcophage de Khâ et Merit au Musée Égyptien de Turin

« Face au sarcophage de Khâ, on ne sent pas seulement de la poussière ancienne : c'est presque un échange silencieux avec ceux qui ont construit leur éternité morceau par morceau. »

La galerie des rois et le canon royal : l'histoire des pharaons réunie

Ici s’aligne une procession solennelle : statues monumentales des souverains emblématiques, depuis Ramsès II jusqu’à Thoutmôsis III et Amenhotep II. Mais ce n’est pas tout : le Canon royal de Turin en constitue l’attraction majeure. Ce papyrus unique recense une liste quasi exhaustive des pharaons d’Égypte (y compris certains dont les traces sont effacées ailleurs !). Les égyptologues du monde entier se déplacent ici uniquement pour consulter ce document clé qui structure toute la chronologie antique.

Il est vrai que beaucoup sous-estiment ce genre d’archive manuscrite. Pourtant, sans ce canon, notre vision globale des dynasties serait fragmentaire…

Le village des artisans de Deir el-Médineh : une fenêtre sur la vie quotidienne

Tu veux savoir comment vivaient vraiment ceux qui bâtissaient les tombeaux royaux ? La salle dédiée à Deir el-Médineh offre une plongée rare dans l’intimité des artisans :

  • Outils en bois ou métal (certains recouverts d’inscriptions personnelles)
  • Ostraca (tessons gravés utilisés comme carnets de notes ou supports d’esquisses)
  • Papyrus administratifs révélant querelles de voisinage et blagues entre collègues (!!)
  • Modèles réduits d’habitations et mobilier miniature authentique
  • Vêtements (lin tissé main) étonnamment bien conservés
  • Lettres privées, parfois codées pour éviter les fouilles indiscrètes…
  • Amulettes portées lors du travail souterrain ou pour conjurer les maladies spécifiques du chantier funéraire.

C’est bien loin du cliché figé sur papyrus doré ! Cette humanité tangible donne à toute visite une profondeur peu commune.

Le temple rupestre d'Ellesiya : un don précieux de l'Égypte

Impossible de manquer cet incroyable cadeau diplomatique : le Temple rupestre d’Ellesiya, sauvé des eaux lors de la construction du Haut barrage d’Assouan sous Nasser. Démonté bloc par bloc puis reconstruit ici en 1967, il fut offert par l’Égypte afin de remercier l’Italie pour son soutien logistique lors du sauvetage des temples nubiens.
Ce sanctuaire dédié à Amon et Horus, érigé au temps de Thoutmôsis III, conserve ses reliefs originaux – l’un des rares témoins physiques d’une Nubie antique engloutie.
La reconnaissance mutuelle entre ces deux nations trouve ici une matérialisation spectaculaire… qu’aucun panneau touristique ne saurait raconter honnêtement.

Temple d'Ellesiya dans le Musée Égyptien de Turin

La Mensa Isiaca : un objet mystérieux aux origines étrusques

Enfin — place au mystère ! La fameuse Mensa Isiaca (« Table isiaque »), faussement egyptienne selon certains savants mais fascinante par ses motifs. Il s’agit d’une table en bronze somptueusement incrustée (cuivre, argent – pas moins !) montrant scènes religieuses pseudo-égyptiennes mêlées à un ésotérisme Renaissance extrême. Longtemps propriété du Cardinal Bembo puis dévoilée à Turin après moult péripéties post-Napoléoniennes...
L’objet fut étudié comme support rituel d’Isis mais aussi comme énigme alchimique ; même les meilleurs experts peinent encore à trancher sur son usage précis ! Et crois-moi : nombreux sont ceux qui ressortent plus perplexes que jamais devant cette "tableau-puzzle" digne d’un roman noir archéologique...

Si tu n'as jamais vu un artefact capable d'embrouiller autant érudits ET visiteurs curieux... la Mensa Isiaca va sérieusement stimuler ta matière grise.

Pourquoi le Musée Égyptien de Turin reste un incontournable

Et voilà, mon cher ami voyageur, nous arrivons au terme de notre exploration. Après tant d'années et de musées parcourus, peu de lieux ont su autant me bousculer que celui-ci. Certes, il est vrai que certains doutent encore : "Un musée égyptien à Turin ? Quel intérêt face aux merveilles du Caire ?" Mais s'ils prenaient la peine de franchir le seuil du Museo Egizio avec l'esprit ouvert, ils comprendraient vite...

Le Musée Égyptien de Turin ne se contente pas d'exposer des objets anciens derrière des vitres stériles. Ici, chaque salle te happe, chaque papyrus ou amulette chuchote une histoire — et il faut parfois s'arrêter, juste pour écouter. J'ai croisé plus d'une fois des visiteurs seniors bouleversés devant la justesse d'un cartouche ou l'intimité préservée dans la tombe de Khâ et Merit. Même Polux, mon complice moustachu pourtant peu impressionnable, semblait fasciné par la lumière dorée qui baigne les sarcophages.

Ce n'est ni une copie ni un simple dépôt exotique : c'est un autre visage vivant de l'Égypte antique, sculpté par deux siècles de passion italienne et d'érudition acharnée. L'aura du lieu se ressent mieux encore lorsqu'on prend son temps — une qualité rare aujourd'hui, qui fait toute la différence pour nous autres voyageurs expérimentés.

Victor Marleau et Polux, contemplant des artefacts égyptiens ou un paysage turinois

Checklist – pourquoi tu dois t'offrir ce voyage dans le temps à Turin :

  • Une immersion sans égale : des artefacts intacts (momies, temples) dont l’authenticité bouleverse même les connaisseurs avertis.
  • Une aventure intellectuelle unique : l’occasion rare d’approcher les découvertes originales de Schiaparelli ou Drovetti.
  • Un musée taillé pour les seniors : calme, accessible, avec des outils modernes (audioguides gratuits, sièges partout).
  • L'émotion d'un contact direct avec l'histoire : pas besoin d'être spécialiste… juste curieux et prêt à ressentir !

Il ne te reste qu’une chose à faire : pousser la porte du Museo Egizio, ouvrir grand tes sens – tu verras que même au XXIe siècle on peut encore croire aux miracles du passé.

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